Rapprochement Grenoble Habitat / Actis
Premier temps : L’article 126 de la loi de finances pour 2018 lie durablement la réforme budgétaire des aides au logement et la réforme structurelle du secteur HLM.
Une des premières applications en a été la baisse des montants d’APL de 5€ en moyenne à partir du 1er octobre 2017 pour tous les locataires en APL, du logement privé ou social, puis à partir du 1er janvier 2018, mais seulement pour le logement social, une baisse mensuelle jusqu’à 60 euros compensée pour le locataire par une baisse équivalente de son loyer.
Résultat, si l’opération passe quasiment inaperçue pour les locataires en APL, elle a eu une incidence considérable sur les budgets des bailleurs, contraints de revoir à la baisse leur budget d’investissement dans la construction de logements neufs et/ou leur budget d’entretien et maintenance de leur parc social, déjà souvent jugé insuffisant par les locataires.
Mesure très inquiétante puisqu’elle doit se poursuivre sur encore 2 années, détériorant inexorablement les budgets des bailleurs et la qualité du service rendu aux locataires, sans apporter pour autant aucune amélioration au pouvoir d’achat de ceux-ci.
Les principales victimes sont les offices publics de HLM, qui ne font que de la location sociale et n’ont donc pas d’autres ressources pour compenser ces baisses de loyer.
Deuxième temps : La loi ELAN (loi Evolution du Logement et Aménagement Numérique) entrée en vigueur le 24 novembre 2018 « a pour ambition de simplifier les normes de construction, améliorer l’accès au logement, notamment pour les personnes les plus fragiles, soutenir la rénovation des bâtiments et accompagner les collectivités dans la redynamisation de leurs territoires ».
Elle préconise le regroupement des bailleurs sociaux sur des ensembles d’au moins 12000 logements pour améliorer l’efficacité de leur activité ?!
Actis n’aurait pas vraiment besoin de chercher un associé en matière de taille mais un rapprochement avec la SEM Grenoble Habitat lui permettrait de profiter de la redistribution des bénéfices engendrés par l’activité de production de logements neufs à la vente de la SEM.
Le statut de l’organisme HLM détermine indiscutablement la politique menée par le bailleur et il y a beaucoup à redouter dans cette association que la politique économique l’emporte sur la politique sociale.
Et si on ajoutait un troisième temps : la mobilisation des locataires pour défendre le modèle français du logement social (qui n’est pas du tout présent dans les revendications de la rue aujourd’hui) ?